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Une recherche du temps perdu

Tous les ans, je suis allé passer des vacances au bout du monde parce que mon travail me le permettait. Partout, près des plages ou des piscines, je recherchais un terrain de volley. Une manie ! Je regardais les joueurs amateurs qui s’amusaient.

Quelquefois, j’étais invité à faire le sixième joueur et je partageais avec eux un plaisir jamais caché.

Ne me disais-je point que, après tout, je n’étais pas plus mauvais joueur que les autres dans ces moments-là ?

Comme les exilés, oui, j’ai souvent retrouvé les sensations de ma jeunesse. Le soleil des pays tropicaux me ramenait sur le terrain de la Madrague où je jouais avec les frères Rey du RUA ou sur le stade Leclerc inondé de lumière.


Oui, que de fois sous les tropiques, j’ai cru retrouver le stade Leclerc situé au-dessus du Gouvernement général , le stade Biales de Belcourt, le stade d’Hydra, le stade Gatto de Bab-el-Oued situé rue du Cardinal Verdier, un tout petit stade entouré d’immeubles H.B.M.

Lorsque je pars à la recherche du temps perdu, je revois tous nos grands Algérois qui composaient l’équipe de France, Pierre Coquand, Jean-Pierre Laverhne, René Brockly, Sougnac, Pasqualini, Ferrer… et aussi les dames du volley des années 50 : Francine Nebot de l’ASSMA, Fuchs peut-être de l’Electra-Sport, Jacqueline Legendre du G.S.A. Hydra.

Le sympathique stade Bialès.
Un commentaire de Gérard Stagliano : Nous venions battre Hydra pour la première fois, à Bialès du côté de Belcourt, en coupe ! C'est le jour de cette photo-ci, oui nous sommes bien à Bialès. Avec de g. à d. G. Stagliano, A. Azi, M. Stagliano, A. Bellan, R. Llorens, L. Bec, M. Disiena, J. Lina et Pierre Bellan, père d'Alain et président inamovible de l'O.D.M. Je t'envoie même trois autres photos du stade Bialès, trois phases de jeu de la rencontre ODM-GSAH dont tu possèdes déjà la photo de notre équipe. À Hydra, il y a déjà René Brockly, transfuge de la BNCI. Et sur la première on voit le bâtiment dans lequel il y avait le vestiaire que tu reconnaîtras sans doute mieux. On y reconnaît Coquand, pied levé, Laverhne (4) et Brunel. Sur la troisième, c'est Laverhne qui attaque alors que sur les deux premières c'était Brockly, au fond on aperçoit Rodineau, devant Coquand et Serra. Et c'est encore Pontillo qui nous arbitre avec ses lunettes noires. Je le répète, cela va être notre première victoire contre Hydra avec notre ancienne équipe de cadets."

Margot et Marceau adorent regarder les anciennes photos.

Je commente : « Eh oui, votre pépé Roger a été jeune aussi. Sur cette photo il avait dix-huit ans, il habitait Nice avec son père, sa sœur et une marâtre qu’il a toujours détestée. C’est à cette époque qu’il jouait au foot-ball comme un petit amateur ».

J’explique aux enfants le parcours que je faisais pour me rendre sur les différents stades où se déroulaient les matches. Nous nous rendions souvent à Hydra. Je revois les terrains de volley, les vestiaires bien tenus, mais je n’ai pas de photo. Je me souviens du pont.

Ou bien nous allions à Bab-el-Oued, au stade Gatto, en bus généralement. Quelquefois mon père m’accompagnait. Le chemin de Bab-el-Oued.

Les chemins de nos stades et de nos piscines ? Les Groupes Laïques situés au début du chemin Yusuf, le stade Biales et le stade municipal, la rue de Lyon. Au-dessus du quartier de Belcourt, nos yeux se posaient sur la colline du Clos-Salembier et de la Redoute. Voici donc la piscine du centre Lung. Et où est donc situé le terrain de volley du RAC où je me souviens avoir disputé des matches ? Oh, un petit terrain de sport à la Redoute et il fallait se déshabiller sur les gradins. Hugues, Brémond, Gastaud ? Lequel d’entre-nous a oublié de prendre une photo, la bonne photo classique, les petits devant et les grands derrière. Tant pis, deux ou trois belles cartes postales de ma chère Redoute feront l’affaire.

Je déchiquette mes souvenirs comme de vieux papiers à force de vouloir toujours les faire resurgir. Je les lie à mes bonheurs d’autrefois et j’ai bien tort.

Ne fais-je pas croire à mes petits-enfants que j’ai vécu dans le plus beau pays du monde ? Non par vantardise mais par amour de ce qui fut. Je ne prononce jamais le nom de l’Algérie. C’est un nom qui me blesse. Je dis : « Là-bas, là-bas… »

Margot et Marceau savent où se trouve là-bas.

Le chemin de la Redoute :

Margot et Marceau me pressent de raconter encore les repas familiaux, les fêtes sur la terrasse car dans notre pays, tout était prétexte à faire la fête. Ma mère qui adorait Puccini, chantait Madame Butterfly après le dessert. Ah, cette musique qui aujourd’hui me déchire le cœur ! Enfant, j’attendais la « Petite femme aimée au parfum de verveine ». Je connaissais l’histoire de cet opéra, le drame, l’horreur, la beauté de cette tragédie et je ne me suis jamais lassé d’entendre Madame Butterfly.

- Papy ? Pourquoi que tu attendais la dame au parfum de verveine?

- Pourquoi ? Oh, peut-être en raison de la magie des mots.

La magie des mots. Ecoutez les enfants :

« Sur la mer clamée,

Un jour une fumée

Montera comme un grand panache !

Et c’est un beau navire,

Vers nous il s’avance,

Entrant dans la rade !

Entends sa canonnade ! »

Mes parents ont-ils guetté jusqu’à leurs derniers jours, au bord de la mer, à Hyères, un beau navire qui s’avancerait vers eux et viendrait les chercher, comme dans les contes de fée, pour les ramener là-bas ?

Ils ne m’en ont jamais parlé mais je devine qu’ils n’ont pas pu partir vers l’au-delà sans espoir.

Et puis, madame Butterfly ne soupire-t-elle pas, à la fin de son grand air : « Moi, du plus profond de l’âme, j’ai la foi. » ?


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