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Et encore ici, la piscine du RUA. A cette
époque (début mai 1955), Nicole Lorion, la fille du grand navigateur Yves
Lorion, avait battu le record des 200 mètres brasse en 3’29’’8/10.
Voici le commentaire du journal Le RUA : Nicole bat le record
d’Alger, ce qui est bien. Mais ce qui est beaucoup moins bien c’est la tenue en
course qu’affecte Nicole. Etre décontracté est bon mais être je m’enfoutiste
est inadmissible. Souhaitons que Nicole trouve à la fois la volonté morale et
physique et tout ira parfaitement.
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Je la croisais parfois rue
Michelet, j’essayais de la saluer mais elle ne me reconnaissait jamais et ses
grands yeux accrochaient rarement mon regard. J’allais souvent à la ferme de
son père, à Marengo, les fins de semaine. Devant la maison, « sa »
maison, lorsque je trouvais un partenaire, je faisais de la « touche de
balle ».
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Un jour, sur les gradins de la piscine du
RUA, alors que je prenais le soleil (L’expression : taper la bronzette)
avec Nono Baletti et un autre joueur que je ne situe plus, nous ne pouvions pas
nous empêcher de regarder un homme assez jeune atteint d’une maladie du genre
« danse de saint-Guy » et cet homme tournait sans cesse son visage de
la gauche vers la droite et de la droite vers la gauche.
- C’est bien triste, s’exclama bien
sincèrement l’un de nous. - Il ne faut
pas rire, lança un autre avec sérieux. - Non,
chuchota Nono Baletti. Il ne faut pas rire. Je le connais. Il est arbitre des
grands matches de ping-pong.
Il ne fallait pas rire mais
nous avons tous pouffé bêtement parce que Nono Baletti avait un grand sens de
la répartie. Quel âge a-t-il aujourd’hui, Nono? Qu’est-il devenu ?
J’aimerais le revoir avec ou sans rides, avec ou sans cheveux blancs. |
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